Ve Tableau

1622 - François de Sales, l'appel aux Barnabites


Nous sommes en 1622. Depuis trois ans, des moines de l'ordre des Barnabites s'installent, non sans difficultés, dans le Prieuré de Contamine. Leur présence est contestée, mais ils s'imposent progressivement face à une communauté agonisante, celle des Bénédictins de Cluny, qui toutefois persistent à revendiquer leurs droits. Les pères Barnabites sont venus à l'appel de François de Sales. L'un d'eux, dom Cirille Bouvier, vicaire général et administrateur de la Grande Maison, explique à un novice les raisons de cet appel.

Père (P): En cette année 1622 de Notre Seigneur, il plut à Dieu de rappeler auprès de Lui notre frère François de Sales.

Novice (N): Vous l'avez bien connu, mon Père ?
P : Bien, c'est beaucoup dire. Je l'ai rencontré il y a 3 ans, quand il fit don de ce prieuré à notre ordre des Barnabites.

N : A qui appartenait le prieuré avant

P Aux clunisiens, depuis plus de 5 siècles. Il y a 33 années, le Prieuré fut détruit par les Bernois, huguenots et alliés au roi de France. Les moines vécurent dès lors dans une grande dissolution des mœurs, oublieux de tous leurs vœux. En 1607, le grand prieur Jean Papon avait déjà constaté le pitoyable état de l'église, le vol des objets du culte, l'abandon des terres et la vie dépravée des frères. 11 ans plus tard, Louis de la Tour et Jean de Lucinges, n'ont guère vu d'amélioration, malgré les consignes de Cluny. La communauté de Contamine n'avait plus d'office et les âmes des habitants étaient menacées d'égarement.

N : C'est ce qui poussa François de Sales à agir ?

P : Oui, l'année suivante, en 1619, le prieuré nous fut remis, avec pour mission de ramener les brebis infidèles dans le troupeau des croyants.

N : Vous menez à bien votre tâche ; votre œuvre est immense à Thonon et dans tout le Chablais, acquis à la Réforme.

P : Si nous sommes heureux dans nos entreprises, nous le devons à l'aide de Notre Seigneur Jésus Christ.

N : Que voulez-vous faire à Contamine ?

P : D'abord relever les ruines, couvrir l'église, planter nos champs, récupérer les redevances qui nous sont dues, même par voie de procès. Mais, avant tout, il faut supprimer toute contestation de notre présence ici, en faisant confirmer la donation du Prieuré à notre congrégation par le duc de Savoie.

Intermède III

Les années passent, les générations se succèdent. Ainsi va la vie, toujours de l'avant. Les saisons s'écoulent : au printemps la nature d'éveille, elle éclate en été, s'assagit en automne et s'endort en hiver. Et l'année suivante recommence, semblable et pourtant différente. A l'image du labeur des hommes, comme dans un cycle sans fin qui évoque l'éternité.

Du XVIIe siècle, l'ange n'a vu que des guerres, un siècle de fer, un siècle de mort, avec la maladie qui ajoute aux malheurs du temps. Mais la guerre ne peut se faire sans les hommes. L'ange le saint bien. Et la mort ne peut survenir sans la vie.

Pendant que l'Europe se déchire dans la guerre de Trente ans, que la France et l'Espagne se battent encore 10 ans après, pendant que la peste ravage le Dauphiné et la Savoie, les hommes de Contamine inexorablement labourent, sèment et récoltent. Avec la patience infinie des hommes de la terre.

Français, Espagnols, Savoyards se disputent la Savoie, mais que le roi soit Louis XIII, Philippe IV ou Charles II, que le duc soit Victor Amédée ou Charles Emmanuel, la terre féconde porte ses fruits et nourrit les hommes.

Car le blé ne sait de qui il est sujet.

Passe la gloire des hommes, la terre est éternelle.

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