Bulletin Nr 11 Janvier 2002



Apologie de Contamine-sur-Arve :

Le Père François Bouchage a appelé Contamine la « Provence du Faucigny ».

L’étymologie de son nom « Condominium » signifie paraît-il « domaine commun ». Pour nous, c’est Contamine, les anciens prononçaient « Contam’na ».

C’est le pays de mon enfance, de mes ancêtres, de mes racines, le lieu où je puise des ressources infinies. C’est un endroit extraordinaire, dont l’identité, le caractère, l’histoire, sont originaux et uniques.

De Perraz, Lossiège, Trolaz, on est ébloui par un panorama exceptionnel : des montagnes de Brison, Sous-Dine, les deux Salève, du Léman à la superbe chaîne du Jura. Sa Majesté le Mont Blanc se laisse admirer depuis Findrol situé à l’extrémité du canton, en passant par Pouilly – le plus peuplé des hameaux – le Chef-lieu et son centre historique à La Perrine, dominés par les ruines du château de Faucigny.

Des monuments multiséculaires forment l’entité, la particularité, la physionomie de Contamine.

Le château de Villy dont la tour fut construite par Guy de Faucigny au XIème siècle domine la vallée de l’Arve. François de Sales célébrait souvent la messe dans la petite chapelle.

Bâtie au XIIIème siècle par l’école de Jacques de Saint- Georges, à la demande de Béatrix de Faucigny, la superbe et singulière église clunisienne, amputée d’une partie de sa nef en 1589, est classée Monument Historique dès 1909.

Sépulture des Sires de Faucigny, le couvent et l’église ont longtemps représenté le haut lieu spirituel de la région.

L’architecture de l’église prieurale, paroissiale maintenant est unique en France.
On remarque notamment les fenêtres, différentes les unes des autres, de style gothique perpendiculaire, ayant des similitudes avec celles de châteaux gallois et écossais, mais aussi de Chillon, Yverdon… construits par Pierre de Savoie, époux de Agnès de Faucigny, et oncle par alliance du roi d’Angleterre Henri III.

Sépulture des sires de Faucigny, le couvent et l’église ont longtemps représenté le haut lieu spirituel de la région.

Le presbytère a fière allure, mais la date de son édification est imprécise.

L’ancien prieuré construit par les Barnabites vers 1620, renferme une chapelle ornée de fresques, des pilastres, des pièces à voûtes d’arêtes, de belles et spacieuses caves… Le dernier étage de l’aile sud-ouest a été élevé en 1821, par les fabricants de cotonnades.

A la sueur de leurs fronts, les maçons Contaminois ont bâti le mur d’enceinte en 1625.

Dans la « maison des Sœurs, devenue « petite école » et dispensaire, on soignait les malades et on instruisait les filles de la région, dès le XVIIème siècle.

A l’extrémité du « clos », l’oratoire du XVIIIème siècle sera bientôt restauré.

Ce site incomparable apparaît soudainement très proche aux millions d’automobilistes empruntant l’autoroute.

On ne remarquerait plus notre village si, par malheur Contamine venait à être privé d’une partie de cet ensemble particulier, encore authentique.

Mais cette éventualité est inenvisageable !

Ces témoins de notre passé, de notre histoire constituent un ensemble de caractère, cohérent, que nous envient beaucoup de communes. Ils attesteront, rendront témoignage du passé si riche de Contamine, aux générations futures.

Partout on crée des places, des fontaines, des massifs, etc. uniquement pour rendre les lieux plus agréables, l’environnement plus attrayant. On restaure de plus en plus à l’identique des monuments, des châteaux… les exemples heureux ou malheureux de sauvegarde ou de destruction ne manquent pas.

A Contamine, tout est créé, la structure originale conçue autrefois par des bâtisseurs intelligents, existe. Un peu de matière grise, d’imagination suffisent pour conserver ce qui reste de ce Patrimoine, symbole de sept siècles de présence religieuse qui fit la prospérité de notre contrée, symbole aussi de la vie et du travail de nos aïeux. Cet environnement, ce paysage superbe contribuent à faire le charme de ce village.

Chaque communauté se doit de conserver le caractère qui lui est propre et le patrimoine qui lui est confié.

L’ensemble constitue des atouts touristiques pour la commune.

A chacun de mes retours, un peu de l’intégralité de ce qui fut le village de nos anciens disparaissait : un parking remplaçait le vieux cimetière, pourtant inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 1943, les pierres tombales ayant été précipitées dans l’Arve !

La splendide demeure de Mlle Glière, avec ses fenêtres à meneaux, son cadran solaire… ainsi que la grange et ses magnifiques poutraisons abritant les diligences d’antan, avait aussi cédé la place au goudron.

Les superbes maisons cossues situées alors au niveau de la route étaient remplacées par des immeubles dont on ne peut vanter l’architecture, la beauté ou l’accessibilité !

Vouloir sauvegarder ce site n’est pas un délit, mais un devoir, une mission noble, généreuse, louable.

Des personnes émérites vantent l’architecture de tout l’ensemble et demandent qu’une étude sérieuse archéologique soit réalisée sur le bâti, Ce qui serait une chance à saisir !

La préservation de l’identité, des particularités qui font la beauté de notre village bien-aimé n’a pas de prix.
Andrée Blanc
Balade automnale en Savoie :

Le départ sous la pluie n’a pas entamé notre optimisme, le 1er septembre 2001.

Visite guidée du prieuré clunisien du Bourget du Lac, repas à la Rotonde à Aix-les-Bains, Chanaz (four à pain, moulin à huile), par le canal de Savières.

Repas-Café-théâtre :

Le 6 octobre, cinq sketches étaient présentés en vers par Sandrine (par ailleurs lauréate d’un concours national de poésies en 2001) :

- L’épouse vide son sac dans « tranche de vie » de Colette Giazzi.

- Des amis entreprennent une séance de « spiritisme », extrait du théâtre de Bouvard par Bernard Campan et Catherine Rouzeau.

- Il ne faut pas confondre « venir pour souper » et « venir après souper », tels sont les propos de l’épouse acariâtre dans « les invités prennent la fuite » de Joanny Girard.

- « Chirurgie esthétique » ? DE Max Régnier et Pierre Ferrary, met en évidence un mari et un chirurgien discutant du cas de Madame placée sous un projecteur.

- Un couple de paysans et leur valet reçoivent le mécanicien dans « l’auto-immobile » ? DE Michel Besson.
Présentation d’un sketch par Sandrine :

Il arrive parfois qu’un dîner

Se termine d’une étrange façon.

Ainsi, mesdames et messieurs

Laissez-moi vous conter cette invitation.

Un employé ne voulant que plaire à son supérieur,

Fut fort aise d’accepter un souper
Auquel il était avec sa femme convié,

En fait, pour leur plus grande douleur…

Intrigués par l’heure saugrenue,

A laquelle ils ont été sommés

D’apparaître, vêtus de cape en pied,

Ils s’en vont, prêts à manger

Alléchés déjà par le futur dîner

L’estomac dans les talons.

Ils eurent alors à supporter

Les assauts de la faim,

Et d’une épouse acariâtre

L’ennui de la conversation,

L’inconfort de leur position

Pour être finalement très, très déçus.

Mais je vous laisse maintenant découvrir

Ce qui, pour finir

Adviendra de leur triste sort.

Voici donc »les invités prennent la fuite ».
Concours d’épouvantails :

Une quarantaine d’épouvantails disséminés dans la commune ont intrigué les automobilistes circulant à Contamine.

Organisé par « les Amis de la Grande Maison », un concours de ces mannequins a remporté un succès honorable.

Un jury a eu de réelles difficultés pour désigner les gagnants qui seront récompensés, lors d’une soirée diapositives le 27 octobre 2001.
Croix à Orgevat :

Le chemin de Croix des Barnabites entièrement reconstitué sera béni par Monseigneur l’Evêque en 2002, lors d’une messe en plein air.

Chorale Josquin des Prés :

Le 13 janvier, nous avons eu la joie et l’honneur d’accueillir en notre église, cette chorale dirigée par Anne Libersa et Bertrand Nicquevert, de La Tour.

Nous remercions vivement tous les choristes pour leur excellente prestation.

Chronologiquement, l’histoire des permis de démolir, de reconstruire de l’ancien prieuré.

Août 1998 : le premier Adjoint au Maire nous demande d’intervenir contre la restructuration du Lycée Agricole, vu son aspect architectural.

Suite à notre demande, l’Architecte des Bâtiments de France visite les lieux – pour la première fois - le 16 octobre 1998.

Nous multiplions les actions pour une modification du projet : courriers, soirée d’informations, pétition…

La municipalité donne un avis défavorable, le 3 décembre.

Devant le statu quo, voire le mépris des représentants de la Région, faute de nous faire entendre, nous déposons un recours auprès du Tribunal Administratif, le 20 mars 1999.

Des rencontres ont lieu ; C’est au cours de l’une d’elles que, dans un esprit de conciliation, nous finissons par accepter le toit plat, la couverture de la tour en zinc.

Le 1er permis dont la demande avait été déposée le 29 juin 1998 est suspendu, car non-conforme au POS ; en conséquence, la municipalité modifie un article du POS.

La Région dépose une 2ème demande le 17 août 2000 : le nouveau projet est quasiment identique au premier.

Le 11 janvier 2001, le TA accorde le permis de démolir, mais refuse le permis de construire, critiquant l’architecture et l’aspect extérieur, les dimensions importantes, la toiture plane, les matériaux métalliques dans le périmètre de l’église classée, mettant en cause l’Architecte des BF.

La justice de notre pays avait tranché, mais le harcèlement et les pressions envers l’association, devenaient encore plus forts. Outre les insultes et le chantage, on nous demandait impérativement de ne pas introduire de recours contre le 2ème permis, alors en cours d’instruction.

Le 2 juillet 2001, ce permis est délivré, mais les modifications promises par la présidente et le vice président de la Région n’y figurent pas. Le 27 août 2001 énième réunion : on promet que les demandes de permis modificatifs vont être déposées conformément au courrier de la Présidente de la Région.

A la date butoir (7 septembre 2001), les demandes n’ayant toujours pas été faites (elles ne le seront que le 29 septembre), l’association est obligée de déposer un recours gracieux auprès du Préfet.

On nous demande de retirer le recours « sous huitaine », on nous lance un ultimatum de « retrait pur et simple… », en septembre et octobre 2001. Nous promettons de le retirer dès le retour des permis modificatifs.

Sans attendre, le Conseil Régional prend la décision (le 23 octobre) d’abandonner son projet et de construire des bâtiments neufs.

Communication sur la tuilerie de Contamine :

Sur la mappe de 1730, les bâtiments sis à « la Tuilière » portent le n° 1006. Il est mentionné « un tuillier à Forest), appartenant aux Barnabites.

En 1795, les biens des religieux sont saisis et la tuilerie, une petite maison servant à l’habitation, teppes et pâturages, bois de sapins et chênes, broussailles, environnants, contenance 67 journaux 127 toises de Savoie… sont vendus aux enchères à André et à Marc-Antoine Chatrier.

Un rapport de l’Intendant Général (1 CIII 25 – A.D.H.S.) de 1783, indique : Il y a quatre fabriques de tuiles, carons, planelles en Savoie : à Contamine, Scionzier, Saint Maurice et Passeirier. On y fait une seule cuite par année, car il n’y a de bois que pour une. Chaque cuite contient 24 000 tuiles ou briques. Le prix de chaque milier est de 20 livres aux thuileries de Contamine.

En 1845, la commune vend la tuilerie à Marie Gaz (comment est-elle parvenue à la commune ?).

Quelques noms de tuiliers ayant exercé leur métier à Contamine : Lambert (dit Tuilier ou Tioly), Moachon, originaire de Saint Didier, Durand, venu de Chanaz (décédé à Contamine en 1744).

Courriers des Intendants Généraux :

Déposés aux Archives Départementales, ces courriers constituent une mine de renseignements, qui pourraient donner le point de départ de recherches plus approfondies :

Pêle-mêle extraits :

Cote : I C III 12 (Archives départementales de Haute Savoie : ADHS) :

5 mars 1759 : le Sieur Gurliat, lieutenant des Gardes de Gabelle fait remettre dans mon bureau deux balles de sel que Rouge, l’un des employés, a saisi à un nommé Decroux, de Contamine et qu’il n’a pu arrêter.

8 juin 1758 : le chemin tendant de la chapelle de fosse ( ?) jusqu’au bateau de Contamine est impraticable.

I C III 9 – A.D.H.S. :

15 août 1749 : Gaspard Dupraz appelé par son nom de guerre « Joly Coeur » étant resté en Savoye, lorsque les troupes du Roy se retiraient en Piémont, et il vous consignat son habit, fusil et fourniment, ayant rejoint le Régiment du Chablais dans lequel il sert depuis l’évacuation des ennemis. Il voudrait les récupérer pour se présenter à la revue du 7 septembre…

11 mai 1750 : Il est enjoint à la Communauté de Contamine de trouver 96 peupliers pour faire des digues à l’Arve…

Conventions passées le 28 juillet 1781, entre les syndics de Contamine et la Côte d’Hyot, et le Sieur Livremont pour la refonte de la grande cloche.

I C III 18 – A.D.H.S. :

11 octobre 1774 : Votre lettre m’a confirmé de plus en plus dans le sentiment de ne point laisser tenir l’assemblée générale dont j’avais permis la convocation… les deux brouillons qui ont cabalé pour gagner les suffrages dans le cas où cette assemblée ait eu lieu… et vous adresse ci-joint une ordonnance qui les expulse du Conseil. Il faudra vous y conformer au plus tôt, afin de rétablir la tranquillité dans une communauté qui en a le plus grand besoin. Leur remplacement devra se faire dans les mêmes villages dont les deux brouillons faisaient partie, et je serais d’avis que le Conseil jette les yeux sur François Auguste Chatrier et Joseph Deperraz dont on m’a donné de très bonnes informations.

I C III 3 –A.D.H.S. :

29 août 1765 : en réponse à votre lettre du 22 par laquelle vous m’avez baillé pour me demander mes déterminations au sujet de la somme de 2538 livres 18 sols 7 deniers, dont les Pères Barnabites ont été déclarés créanciers de la communauté de Contamine… je vous dirais que la règle d’une bonne administration étant d’avoir toujours pour objet de veiller attentivement à ce que dans les payements que doivent faire les paroisses, la répartition soit faite de manière qu’elles n’en puissent être faîtes. Vous devez, par conséquent faire faire la répartition de celle-ci de façon qu’on la paye en trois années…

I C III 7 – A.D.H.S. :

30 septembre 1782 : Sa Majesté a permis à la ville de Genève d’exporter par Arve, 700 moules de bois.

I C III 5- A.D.H.S. :

Avril 1778 : flottage par la rivière d’Arve, du bois nécessaire à la construction de l’église de Carouge.

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11 impasse des Croses F-74130 CONTAMINE-SUR-ARVE
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