Réflexions sur une
destruction annoncée




Note complémentaire au dossier - 12/10/2001
«Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que la restructuration du lycée agricole autorisée par le permis de construire litigieux comprend l’édification d’un nouveau bâtiment dont l’architecture et l’aspect extérieur, avec notamment des dimensions importantes sous une toiture plane à faible pente et la mise en œuvre de matériaux métalliques en proportion conséquente, sont de nature à porter atteinte à la perception de l’église et de l’ancien cimetière de Contamine-sur-Arve, classés monuments historiques, et dans le champ de covisibilité desquels se trouve le bâtiment projeté; que dès lors, les requérantes sont fondées à soutenir qu’en émettant un avis favorable à la restructuration ainsi conçue, l’architecte des bâtiments de France a commis une erreur d’appréciation de nature à vicier la procédure de délivrance du permis de construire litigieux et à entrainer son annulation.»
Décision d’annulation du permis de construire du Tribunal administratif de Grenoble. 11 janvier 2001.
On ne voit pas ce qu’apporte de vraiment nouveau le deuxième permis signé le 2 juillet 2001 pour éviter une défiguration définitive du site.
Le combat de l’association des amis de la Grande Maison est clair : empêcher la dégradation du patrimoine et du paysage de Contamine-sur-Arve par des constructions qui n’ont pas leur place dans un site historique protégé.
Cela n’empêche pas des discussions et des compromis, mais pas à n’importe quel prix. De nouveaux éléments font apparaître qu’il est urgent de mener très rapidement une étude historique et scientifique sur le prieuré, avant de commettre l’irréparable : détruire un patrimoine multi-séculaire de grande valeur (...un paysage harmonieux, c’est aussi un patrimoine à préserver).
Il est donc urgent de mettre en place les conditions pour qu’une expertise scientifique, archéologique et historique soit menée par des universitaires ou des experts indépendants. Une étude préliminaire sérieuse sur les fresques et le bâti demanderait un délai de quelques semaines.
es fresques pourront ainsi être rapidement reclassées par les Monuments Historiques. Elles avaient été classées en 1923 puis mystérieusement déclassées par des fonctionnaires du gouvernement de Vichy.
Des spécialistes qui ont récemment visité les bâtiments ont évoqué des datations antérieures à celle reconnues jusqu’à maintenant (il n’y a pour l’instant jamais eu d’études sérieuses). Il pourrait s’avérer que les salles voûtées y compris celles où se trouvent les cuisines modernes (voûtes et pilastres) soient en fait les anciens batiments conventuels du 13e s. Les projets actuels de démolition et de reconstruction prévoient de casser et de démanteler cet ensemble historique!
Il y a d’autres solutions !
Une vraie restauration sans démolition n’a pas été envisagée sérieusement, elle pourrait coûter beaucoup moins cher que le projet actuel. D’ailleurs la démolition du bâtiment en préservant la salle capitulaire (si elle est bien faite....) impliquerait des surcoûts(surtout si il est procédé au classement entre temps) qui semblent ne pas avoir été prévus dans le budget initial.
Il n’est pas impossible d’aménager dans les temps impartis un internat avec tout le confort possible en rénovant judicieusement les bâtiments actuels. Les travaux pourraient être finis plus rapidement que ceux qui sont actuellement prévus. S’il s’avérait que les bâtiments actuels sont trop étroits, qu’il soit clairement dit (et prouvé) quels seraint les motifs qui empêcheraient la construction d’un bâtiment supplémentaire conforme aux règles imposées dans un périmètre de site classé!
Si les administrations prennent conscience de la grande valeur de ce site dans son ensemble, des projets peuvent être lancés dans l’urgence par plusieurs cabinets d’architectes mis en concurrence. Tout cela est une question de volonté de la part des pouvoirs publics.
Préserver l’authenticité de Contamine-sur-Arve, c’est aussi préserver le cadre de vie des habitants et des élèves.
La demande de tourisme culturel est en forte croissance, Contamine a des atouts historiques à ne pas perdre!
Il est temps de réagir pour ne plus subir le vandalisme officiel d’une administration inconsciente et irresponsable,, alors que dans d’autres départements français ou dans d’autres régions européennes on sait d’une manière intelligente et moderne, dans la concertation, préserver le patrimoine en prenant en compte les progrès scientifiques faits dans la recherche historique. Il est vrai qu’en la matière la Haute-Savoie a accumulé des retards inacceptables et laisse trop souvent, faute d’une politique intelligente de sauvegarde du patrimoine, disparaître un précieux patrimoine à conserver pour les générations futures.
Au nom du sacro-saint béton et du socialisme roumain, Ceausescu avait lancé un programme de «modernisation» des campagnes ou des villes en rasant des quartiers entiers ou des monuments anciens pour y construire des cubes de béton. Et pour d’autres motifs idéologiques, que n’a-t’on pas fait en Afghanistan (on pense à la destruction récente du Boudha géant) au Kosovo, ou ailleurs,... ?
Si d’aventure le projet, tel qu’il est, devait être mené à son terme, les responsables
(car il y en a ) ne pourront pas dire :
«Nous ne savions pas !».
12 octobre 2001
Note lue à l’Assemblée générale des amis de la grande maison en :2001

ASSOCIATION
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006207302
11 impasse des Croses F-74130 CONTAMINE-SUR-ARVE
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