Bulletin Nr 6
Juillet 1999

Le mot du Président :

Fallait-il ou ne fallait-il pas s’engager dans la défense du patrimoine que représente le prieuré de Contamine-sur-Arve ?

Ne pas le faire aurait été trahir l’esprit de notre association « la Grande Maison » qui, dans ses statuts exprime clairement la protection du patrimoine et de son environnement.

Il est vrai aussi que la pétition signée par plus de 900 personnes de la commune et des environs a démontré l’intérêt que porte une bonne partie de la population pour son histoire.

Cet intérêt a été un encouragement déterminant pour l’association à entreprendre la démarche juridique, et à présenter un recours en annulation devant le Tribunal Administratif, non pas pour faire annuler le projet que nous jugeons bon dans sa finalité, mais mauvais dans sa réalisation architecturale, tel qu’on le présente, sans concertation avec la population.

Pourquoi les citoyens qui coopèrent par la fiscalité et l’impôt à l’édification d’une telle œuvre publique, n’auraient-ils pas droit au chapitre ?

Devrait-on assister sans mot dire à la destruction de notre environnement, à l’effacement de notre histoire et de nos racines ?

A-t-on seulement demandé au corps enseignant du Lycée Agricole de Contamine un quelconque avis sur le fonctionnement de ce nouvel établissement ?

On assiste, dans la Vallée de l’Arve en particulier, à une banalisation systématique de l’espace ; voyez comme on détruit nos vieilles maisons, comme on construit sans plan établi. Cette vallée risque de devenir un grand Sarcelles, sans âme, avec ses problèmes de déracinement.

Cependant, des voix s’élèvent, des gens réagissent comme à La Roche-sur-Foron où une association se crée pour barrer la route aux destructeurs. 

Cette année, il n’y aura pas d’exposition, mais une surprise aux prochaines vendanges avec un repas animé par une petite troupe de théâtre qui se produira dans une ambiance joyeuse.

Nous aurons probablement un rendez-vous avec FR3 dans l’émission « Pousse Café », l’occasion de faire vivre le passé de Contamine, de parler du présent et de l’avenir de la commune. Bien sûr, je fais appel à tous ceux qui posséderaient de vieux films ou documents. Ce sera l’occasion de sortir tout cela des armoires, des malles, des galetas.

Enfin, je remercie tous ceux qui oeuvrent pour notre association avec fidélité, bonne humeur et toujours plein d’enthousiasme.

Michel Pessey-Magnifique

Sortie printanière :

Notre promenade fixée au lundi de Pâques nous a permis de visiter un coin de Savoie. Deux guides érudits ont présenté la vieille cité de Conflans. Ses petites ruelles, sa Grande-Rue bordée d’échoppes aux merveilleuses enseignes moyenâgeuses, ses portes et édifices magnifiques restaurés avec goût, ses anciennes fontaines sont presque les mêmes qu’au temps du Comte Vert. De la terrasse ornée de tilleuls séculaires, nous dominons Alberville créée  en 1836 par le roi Charles Albert.

Nous dégustâmes un repas fin et copieux dans un cadre superbe, au restaurant « la Châtelle », dans ce que fut la chapelle originelle. Janine, guide du Patrimoine exposa l’historique de cet ancien château.

Ce fut une belle journée enrichissante au cours de laquelle, nous franchîmes un petit pas dans notre Histoire.

3ème printemps de Villy :

Dimanche 25 avril, organisé par les membres très actifs du « Foyer des Jeunes.

Quant à nous, nous avons confectionné nos délicieux beignets « façon grand-mère ».

Réunions mensuelles :

Le premier mardi de chaque mois.

Outre les informations indispensables, Monique a résumé un livre sur l’Ordre des Chartreux.

L’exposé de Didier sur les contrefiches (éparons, en patois) de Megève, enrichi de nombreuses photos était passionnant.

Quant à moi, j’ai communiqué deux articles de Léandre Vaillat relatifs à des faits survenus à Contamine au siècle dernier.

Stop ! trop d’enfants maltraités !

Sandrine Poyet et Nadia Toumi, élèves de 3ème  soumettent le texte suivant :

Comment peut-on rester sans rien faire devant tous ces enfants maltraités ? Quand cesserons-nous de les ignorer ?

HORREUR ! INJUSTICE !

On ne peut plus laisser faire ça ! Bougeons-nous pour que leur vie change, pour que leur vie soit meilleure…

Bâtons, fouets, abus sexuels, esclavage : aujourd’hui le rideau commence à se lever sur ces anciens tabous… Un enfant, c’est innocent, et pourtant des adultes les traitent avec violence.

Comment peuvent-ils profiter des plus faibles qu’eux ?

A toi qui pleure petit enfant

Toi qui pleure ton malheur,

Les yeux agrandis de peur,

Tu pleures si innocemment,

Que je veux te prendre dans mes bras

Et te bercer tout doucement,

Te serrer encore une fois,

Pour te montrer que je te comprends,

Pour te dire que je suis avec toi,

Que chaque fois que tu pleures,

Quelque chose dans mon cœur

Se révolte et demande : Pourquoi ?

Oui, je te jure que je me battrai,

Que je continuerai, pour que ta vis soit réelle,

Pour que ta vie soit belle.

Toutes ces paroles sont bien belles, mais que faire, que faire devant ce malheur ? Dans le monde, il y a tant d’adultes qui sont atteints de cette horrible maladie : profiter d’enfants innocents, moins forts qu’eux…

Enfants victimes de violences, parlez-en, ne restez pas replié sur vous, ne restez pas cachés, il y a tant de gens qui veulent vous aider…

Ces deux adolescentes ont été nominées à Thonon en janvier dernier, lors d’un concours proposé aux collégiens et lycéens du département.

Elles ont également reçu des éditions CURANDERA , le prix des « écrivains en herbe », au salon du livre 1999 à Genève.

Plaquette « L’ordre des Saints Maurice et Lazare » :

Félicitations à Gérard Laureau pour lka réalisation de cette plaquette très intéressante.

Nous apprenons que Joseph Ducrest de Clermont, ainsi que Paul François de Sales étaient chevalier de Saint Maurice et Lazare.

Vieux documents :

Quels qu’ils soient, même si vous pensez qu’ils ne méritent pas d’attention, vous pouvez nous les confier.

Merci aux Rédemptoristes de Livron qui nous ont permis de consulter  les « chroniques de Contamine ».

Rencontre généalogique :

Dimanche 23 mai au château de Villy a eu lieu une réunion des descendants de Noël Périlliat (1696 – 1768), grâce à Guy Périlliat.

Après avoir visité la maison natale d’Emile Périlliat, ils se sont séparés en jurant de garder le contact et de se réunir une autre année.

Patrimoine et remerciements :

Vifs remerciements aux signataires de la pétition engagée par l’association pour la défense du patrimoine local.

Seuls bénévoles et désintéressés sur le plan pécuniaire, nous sommes heureux que des travaux de réhabilitation de l’ancien Prieuré se réalisent, mais comme eux, pas n’importe comment, c’est-à-dire ne portant pas atteinte à l’ensemble, ne heurtant par le regard et le bon sens.

Les buts de l’association sont culturels, comprenant toutes les recherches concernant le patrimoine et sa défense. Nous ne voulons pas qu’il soit détruit à jamais, car il est le témoignage de notre passé, de notre histoire.

Notre intervention a pour objectifs :

la protection de la chapelle, se trouvant englobée au rez-de-chaussée de l’aile à démolir.

L’aspect soi-disant moderne donné au bâtiment ouest.

Le respect de l’environnement dans le périmètre protégé.

Si nous n’intervenions pas, nous serions coupables, voire complices. Notre village finirait de perdre

ses racines, son âme et une partie de son histoire.

Combien d’erreurs ont déjà été commises ? Exemple : à Lyon, la ville repense entièrement le site de la Croix Rousse au Centre, car on a jugé l’architecture mal intégrée, la prolifération anarchique ayant dénaturé peu à peu le lieu.

Que reste-t-il du passé si riche  de Contamine ? De belles demeures ont disparues. Qu’a-t-on construit à leurs places ? En tout cas, pas une architecture qui retienne le voyageur ou le touriste !

Par désinvolture, indifférence ou intérêt, on n’a pas tenu compte des formalités accomplies, des courriers, des entretiens téléphoniques où l’on nous donnait parfois des assurances con cernant la protection de la chapelle, la forme du toit, des réserves émises, tardivement il est vrai, par l’architecte des Bâtiments de France après la visite de la chapelle qu’il ne connaissait pas avant de donner un avis favorable au projet.

Le 22 mars, à l’issue d’une réunion, nous avions repris espoir : les façades du bâtiment reconstruit seraient crépie, et non couvertes de zinc… Par son courrier du 23 (le lendemain) Monsieur Amoudry, vice-président de la Région Rhône-Alpes se rétractait : « après étude, il s’avère que l’isolation thermique de l’immeuble est assurée par le revêtement extérieur, Si nous adoptions un enduit sur la façade, il faudrait reprendre l’isolation intérieure, ce qui diminuerait les volumes… Aussi, nous maintenons un revêtement extérieur… en zinc.

Or, le crépi, n’exclut pas une isolation extérieure, d’après l’expert consulté ! M. Amoudry parle « d’effort financier supplémentaire ».

Donc, le projet initial ne subit presque pas de modification.

En l’état des choses, il ne nous restait que la possibilité d’engager une procédure auprès du Tribunal Administratif de Grenoble.

Rédemptoristes :

Merci aux Pères Rédemptoristes qui m’ont permis de recueillir des informations sur la vie des religieux à Contamine.

Nous remarquons que des réparations ou des constructions étaient effectuées chaque année :

La tour construite vers 1620 a été restaurée et crépie en 1864

La communauté se composait en 1881, de huit Pères et de sept frères. Les années précédentes on comptait au moins une quarantaine d’étudiants.

Les Rédemptoristes animaient, prêchaient ou participaient à des missions, retraites, pèlerinages, processions, etc. Ces religieux infatigables témoignaient d’une activité débordante. Les Contaminois assistaient à un va-et-vient incessant.

Pour fêter le cinquantième anniversaire de la fondation de leur maison, pas moins de 70 prêtres s’étaient rendus au couvent. En signe de sympathie, le maire de Contamine faisait tirer les boîtes.

Les Rédemptoristes distribuaient de la soupe aux pauvres qui se présentaient à leur porte. Ils dépensaient annuellement pour plus de 1000 francs de secours.

Cette communauté a marqué 62 ans de la vie de Contamine. En effet, le Père Carrier, supérieur du couvent est resté jusqu’en 1909, essayant de faire valoir leurs droits sur une propriété qu’il croyait légitimement leur appartenir, vu qu’elle avait été réglée avec leurs deniers en 1847.

Andrée Blanc


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