Château de Villy

REPARATIONS IMPORTANTES

Des réparations importantes ont été exécutées au château de Villy. Nous avons retrouvé aux Archives Départementales de Haute Savoie, les devis suivants qui ont été recopiés par Andrée Blanc

Tabellion Viuz 1791 - folios 1027 et suivantes
Acte d'état pour Maître Claude François Vuy

L'an mil sept cent nonante un et le dix neuf septembre à neuf heures du matin au lieu dit Villy, paroisse de Contamine, dans le château de Villy, et par devant moi soussigné notaire Royal a comparu en personne Maître Claude François, fils de feu Claude Joseph Vuy, commissaire de la délégation du Faucigny, natif de Thône en Genevois et habitant Bonneville, lequel ayant exhibé un contrat d'acquis par lui fait de messire Paul François, marquis de Sales, le trois juillet dernier reçu par Maître Pierre Nicolas Thissot, par lequel ledit seigneur Marquis a consenti qu'il fusse accordé par le premier notaire requis, même à son absence, le jourd'hui à ladite heure, neuf heures du matin à l'acte d'état des biens et bâtiments vendus par lui contractant.

En conséquence requis que fusse suivant les fins du dit contrat procédé au ministère des experts ci-après à l'acte d'état des dits biens et bâtiments et des réparations indispensables qu'il convient de faire, ensuite desquelles réquisitions et en vertu de la commission portée par le susdit contrat, j'avais choisi et nommé d'office pour expert charpentier Noël feu Nicolas Baulet, natif et habitant à Contamine et Joseph feu Claude Decroux, natif dudit lieu habitant à Faucigny, pour expert menuisier Antelme feu Antelme Mercier, natif de la paroisse de Saint Genix d'Aoste en Savoie, habitant à Viuz en Sallaz, pour experts maçons Jacques feu Marc Valentin, natif de la paroisse Saint Joseph dans la vallée de Sezia et Jean feu Jean Pisseira, natif de la paroisse des Rousses dans ladite vallée, tous deux habitant Contamine, et pour expert laboureur Gaspard feu Jacques Blanc et Jean fils de Joseph Périllat natifs et habitant Contamine lesquels ayant tous comparus iceux ai fait lecture de la sus dite clause du susdit contract après leur avoir fait une forte remontrance du serment et des peines établies contre les parjures par les lois divines et humaines et qu'ils seraient tenus par leur faute dol, collusion et ignorance à tous les dommages de partie lézée et leur ai fait prêter serment sur les Saintes Ecritures par eux touchées avec mes mains de procéder en homme de probité et d'honneur sans support ni connivence par personne à la visite acte d'état desdits biens et bâtiments et à l'estime des réparations indispensables qu'il convient de faire suivant sa profession, ensuite de quoi les experts ayant chacun fait visiter lesdits bâtiments et biens.

Chacun pour ce qui les concerne ont apportés comme ayant pris, savoir lesdits Baulet et Decroux en vertu du serment que nous venons de prêter entre vos mains et les connaissances que nous avons prises et de l'état des bâtiments tant du château que de la grange et du four du dit lieu, par la visite que nous en avons faites exactement, disons et rapportons que quoique le pan du midi de la grange soit un peu affaissé et faite dans la partie du couchant est encore de bonne valeur, sauf qu'il manque quelques ardoises au bord et qu'il faut repasser le surplus qui est en tuiles et qu'il y manque cependant trois pannes de cinquante pieds de longueur. Celles qui y sont étant très caduques, la partie du nord de ladite grange mérite d'être refaite à neuf, attendu que la chaume dont il est couvert est tout pourri et pour cela, il faut trois pannes de cinquante pieds chacune toutes en sapin et une pièce de chêne pour la fraite aussi de cinquante pieds de longueur de chevrons de trente pieds l'un et seize petites chevrons environ quinze pieds l'un et vingt six bras de force en chesne attendu qu'il en manque plusieurs.

Les colonnes de la grange sont en chêne et en bon état. La séparation d'entre l'aire et l'écurie aux vaches est hors d'usage, celle de l'écurie aux chevaux n'a aucune porte. Il faut refaire à neuf toutes les premières et remettre des traverssiens soit supports de la seconde, et pour cela il faut huit pièces de sapin de neuf pieds de longueur sur un pied de hauteur pour le pan de derrière ladite grange, il faut cinq douzaines de liteaux à tuiles et environ quinze milliers de tuiles tant pour réparer les pans du midi de la grange que pour couvrir celui de derrière et quatre milliers d'ardoises et quatre douzaines de parfeuilles en sapin, il faut pour ledit couvert dix livres de crosses en fer.

L'écurie est à moitié usée, les pièces où l'on engraine …………..

Les plateaux de l'aire sont hors d'usage, il en faut deux en chêne de vingt neuf pieds chacun pour faire les susdites réparations. Entre l'aire et les écuries ……… il faut deux douzaines de planches de sapin, il faut huit poutres de seize pieds de longueur pour l'écurie aux chevaux, treize poutres de vingt cinq pieds de longueur pour l'écurie aux vaches, celles qui y sont étant toutes caduques, sauf deux, plus douze plateaux de deux pouces d'épaisseur sur treize pieds de long pour la crèche aux chevaux, dont les piliers en chêne sont en bon état, il n'y a aucun ratelier pour les chevaux. La filière de l'écurie aux vaches et une des colonnes sont hors d'usage, il faut remettre une autre filière en chêne de quarante pieds de long et une autre colonne en chêne de six pieds avec deux bras de force, les deux crèches de l'écurie aux vaches sont hors d'usage , sauf les piliers qui sont en bon état ; pour les refaire, il faut vingt quatre plateaux de treize pieds de longueur. Il n'y a aucun plancher sur lesdites deux écuries. Pour faire lesdits planchers, il faut au moins quatorze douzaines de planches de sapin de dix pieds de longueur. La porte de la grange étant en fort mauvais état et n'a ni serrure, ni poignée, ni loquet. Pour la refaire, il faut six pièces de chêne de différentes longueurs, une poignée et un loquet en fer et deux éparres pour la petite porte, celles qui y sont étant trop courbes et une douzaine de planches de sapin, une serrure et une éparre. La porte de la grange n'a point de seuil du tout, celui de dessous est tout à fait caduc. Pour réparer les différents ………. , il faut deux pièces de chêne de onze pieds de longueur sur quinze pouces de quarrure, et pour tous les ouvrages susdits il faut environ six milliers soit de tâches, soit de clous renforcés.

Le coût autre pour la fraite de tuiles courbes, nous estimons que tous les ouvrages susdits ne peuvent pas être faits à moins de douze cent trente deux livres huit sols en tirant même parti ……….. de tous les bois qui peuvent encore servir et en fournissant et employant les prix facteurs de tous les matériaux nécessaires.

Le bâtiment du four est presque neuf, il n'y a aucun hangar, ni buidon. Il convient cependant d'en faire, mais comme nous ne savons pas ni quelle grandeur, ni quelle hauteur il conviendrait de les faire, nous ne pouvons faire aucune évaluation. Dans tout le château de Villy, nous n'avons trouvé que vingt deux portes qui puissent servir, toutes les autres sont extrêmement caduques et ne peuvent plus servir. Nous avons trouvé qu'il en faut remettre à neuf cent septante quatre de quinze à vingt pieds, l'un comportant l'autre y compris ceux qu'il faudra pour mettre une voûte plate.

Les soupiers du poile et de la quisine, soit pour les appartements des pressoirs, tous les planchers sont pourris, il faut tous les refaire à neuf, sauf celui du cabinet de la tour et celui du vestibule qui sont à trois quart usés. Pour refaire les susdits planchers et refaire à neuf ceux du soupier et du dessous d'une chambre qu'il convient de faire au sommet de la tour, il faut vingt neuf douzaines de planches de sapins et pour les employer, il faut trois milliers de clous renforcés.

Le couvert de la tour est en bon état, celui du surplus de la maison quoique en bois fort mince peut encore durer environ quarante ans moyennant quelques regottoyemments qu'il y a à faire présentement. Pour les quelques regottyemments il faut deux douzaines de pare feuilles en sapin, mille ardoises et mille clous d'ardoises. Les quatre sommiers ……. du bâtiment sont presque usés et tout remoulu, l'escalier en sapin qui conduit au galetas est hors d'usage, il faut le refaire à neuf. Nous estimons toutes les susdites réparations en charpente à faire au château de Villy mille cinquante neuf livres en fournissant aux prix facteurs tous les bois, mains d'œuvres et clous nécessaires, bien entendu qu'ils tireront parti des vieux bois qui pourraient encore servir et que tous les autres débris tant dudit château que de la grange leur resteront, sauf les meilleures des vieilles planches qui pourraient servir pour le chaffaux des maçons.

Je, Anthelme Mercier dit et rapporte que les vingt quatre croisées des fenêtres du présent château sont hors d'usage. Il faut les refaire toutes à neuf en noyer, savoir neuf au rez-de-chaussée avec des renvois d'eau doubles et quinze dans les appartements dessus auxquelles il faut encore ajouter les espagnolettes en bois.
Il n'y a aucune porte à l'entrée. Il faut en faire une en noyer à panneaux et la redoubler en sapin. Les autres portes du château au nombre de dix sont tout à fait caduques de même que celles des latrines. Il en faut refaire deux en noyer en panneaux et les neuf autres en chambranle attique et corniches.
Il n'y a aucun placard. Il convient d'en faire en bois noyer à panneaux. J'estime que les susdites fenêtres, portes et chambranles ne peuvent pas se faire à moins de sept cent soixante treize livres et lesdits placards à moins de cinquante livres en fournissant les prix facteurs, les bois, gonds, fiches, éparres, ferrures et serrures……
Nous, Jacques Valentin et Pierre Pisserve, Maîtres maçons, après avoir fait une visite exacte des immeubles, portes, fenêtres et pavés tant du présent château de Villy que de la grange et des écuries sont en assez bonne ………… sauf que l'angle dudit levant tirant au midi a besoin d'une augive de trois pieds de largeur sur neuf pieds de hauteur que les pignons des dites murailles ne sont pas à une hauteur suffisante et pour l'état, il faut deux toises de muraille à faire à neuf.
La muraille du côté du midi est toute bonne sauf une toise et demi qu'il faut refaire à neuf.
Il n'y a aucun barreau aux trois fenêtres de ladite muraille du midi, il faut en faire deux à chacune.
La porte de l'écurie aux vaches est trop basse, il faut la hausser d'un pied sous le seuil, le dessous est brisé, il faut en faire un autre en pierre. Celui du dessus est en chêne usé, il faut en faire un autre neuf. La muraille du côté de bise de ladite grange est tout à fait caduque, il faut la refaire à neuf. Pour cela, il faut huit toises et demi de murailles, les fondations comprises. Les autres trois murailles de la grange n'ont jamais été garnies, ne recrépies, sauf une du côté du midi, il faut recrépir et garnir quarante quatre toises.
Le dedans et le dehors compris, nous estimons que le susdit recrépissage et le garnissage ne peuvent se faire à moins de onze livres chaque toise, que les murailles et augives qu'il est indispensable de faire à moins de vingt quatre livres chaque toise. A cause des difficultés du transport du sable et de la chaux et à la charge par les prix facteurs de fournir tous les matériaux nécessaires que lesdits barreaux ne peuvent pas être placés, ni fournis à moins de huit livres et que la susdite porte de l'écurie aux chevaux ne peut pas être haussée et les seuils fournis et placés non plus que le seuil du dessous de la porte de l'écurie aux chevaux à moins de quinze livres le tout.

Les pavés des deux écuries sont tous gâtés, il y en a dix huit toises qu'il faut refaire à neuf que nous estimons ne pouvoir pas être faits à moins de quatre livres dix sols chacune en fournissant les prix facteurs, le sable, le gravier nécessaires et les pièces qui manqueront.

La porte d'entrée du château est en mollasse toute mangée par le laps du temps, quoique assez droite. Il faut la refaire de nécessité en pierres de taille attendu que les battus d'en dedans ne peuvent plus servir pour fermer les portes.
Toutes les fenêtres dudit château sot également en mollasse et à peu près au même état que le pas de porte, et elles sont d'ailleurs trop petites et les embrasures n'en sont pas assez vuidées, ce qui rend les appartements trop obscurs. Il est de nécessité de les refaire toutes à neuf, plus grandes et en pierres de taille et de verser davantage les embrasures, et d'en rajouter trois autres pour donner plus de jour.

Dedans le château, il y a huit portes en pierres de taille, soit mollasse, outre celles des deux caves et cinq des dites portes peuvent rester telles quelles sauf trois qu'il convient de mettre en chambranle.

La porte de la cave de la tour est caduque, il faut en refaire une autre en pierres de taille avec une petite fenêtre pour donner le jour à ladite cave.

L'escalier en pierres qui conduit depuis l'entrée à la cuisine est trop rude, les marches en sont presque toutes rompues et très caduques. Il est nécessaire de la placer le long de la tour, et au devant du poêle. Il le faut pour cela à ce (repos ?). Il y faut cinquante deux marches pour le porter jusqu'aux appartements supérieurs de la tour, les plates formes comprises, le tout près de la cuisine et du poêle de même que ceux des deux autres chambres qui se trouvent dans leur niveau doivent de nécessité être faites en voûte plate, dont celui de la cuisine doit être en briques en place de planches. Il convient de faire une dépense à côté des latrines et il est indispensable de faire une muraille du haut en bas entre la salle et la chambre et à côté qui ne sont séparées que par une mauvaise cloison en planches de sapin.

Il faut nécessairement une quatrième arcade pour supporter les voûtes plates et pour les objets ci-devant, il faut faire à neuf vingt huit toises de murailles y comprises celles du …………… d'escalier. Il faut encore une voûte plate pour former une chambre à la tour, toutes les susdites voûtes plates ont trente trois toises quarrées en étendue. Il faut de nécessité un mur de refan de cinq toises quarrées pour réparer les pressoirs de l'entrée de la maison, il y est indispensable de faire sept toises de galandage en briques pour séparer la chambre au couchant et vent, soit à côté de la porte de la chambre du côté de la cuisine basse.

Les murailles du château n'ont jamais été recrépies, ni garnies ni au dehors, ni en dedans, sauf le poile ; il faut en recrépir nonante deux toises soit en dedans, soit en dehors et à replatir quarante six toises.

Il faut changer les couchées de la cheminée de la cuisine dont le foyer et contre feu sont tout à fait hors d'usage. La cheminée du cabinet de la tour ne va pas plus haut que la voûte du cabinet. Il faut nécessairement le pousser jusqu'au dessus du couvert et pour cela, il faut l'hausser en briques de cinquante pieds. Il convient de faire une autre charpente à la tour en briques dont le tiran devra entrer dans celui de la chaufe, penser trois foyers et trois contre-feux en mollasse.

Toutes les murailles et clôtures du jardin sont en ruines, il faut les refaire nécessairement et pour cela, il en faut cent huit toises quarrées. Les marches pour descendre audit jardin sont hors d'usage, il faut les refaire à neuf et les replacer, au nombre de douze.

Il convient de clore en murailles la cour dudit château et pour cela, il faut quatre vingt trois toises de muraille ainsy qu'elle existait auparavant comme nous l'avons vérifié par l'inspection d'une partie des fondations encore existantes. Nous estimons que les réparations cy devant ne peuvent pas être faites à moins de huit cent vingt trois livres pour regard de toutes les susdites portes et fenêtres. Dans laquelle somme, nous comprenons le démolissage des dites portes et fenêtres et le remplacement des nouvelles, mais nullement l'extraction et le port des pierres de taille que nous estimons ne pouvoir se faire à moins de deux cent quatre vingt livres. Nous estimons que le susdit escalier fourni, taillé et posé à moins de six cent cinquante livres. Les susdits souspieds et voûtes plates à moins de quatre cent nonante cinq livres non compris les poutres dont l'évaluation a déjà été faite auparavant, le carronnage de la cuisine à moins de cent cinquante livres y compris un potager qu'il est nécessaire d'y faire, que les susdits galandages ne peuvent se faire à moins de quarante neuf livres, les susdits recrépissage et platrissage à moins de mille cent quatre livres eut égard à ce que les échaffaux seront très dispendiers, que les escaliers pour le jardin ne peuvent pas se placer à moins de trente livres.

Bien entendu qu'on se servira du viuz escalier du château.

Enfin que chaque toise de muraille à faire au château ne peuvent pas se faire à moins de vingt quatre livres l'une et celles de clôture du jardin et de la tour à moins de quatorze livres l'une. Bien entendu que les prix facteurs fourniront pour tout ce que dessus tous les matériaux nécessaires et que le maître leur laissera la faculté de se servir des échafaudages des vieilles planches et autres bois d'usage.

Pierre Marie Gielly

Le vingt septembre mil sept cent nonante et un, ensuite du renvoy du jour d'hier ont comparu de nouveau en personne à l'heure de sept heures du matin Monsieur Vuy et tous les experts ………………………….……….. qu'il n'y a aucun volet audit château et qu'il en faut nécessairement onze avec leurs espagnolettes en fer, lesquels j'estime au moins de cent trente deux livres y compris les crochets et les éparres à la charge du prix facteur ………………….Je n'ai plus rien à dire ………………………….. ledit Mercier âgé de trente ans, menuisier et j'ai pour environ 2000 livres vaillant ……………… la muraille au couchant du four dudit Villy est très caduque, qu'il en faut refaire à neuf quatre toises, qu'il n'y a aucune voûte sur la bouche dudit four, qu'il en faut de nécessité une en tuf, que la voûte antérieure dudit four est de beaucoup trop haute qu'il est indispensable de la refaire moins élevée et que le foyer dudit four est tout à fait hors d'usage ainsy que les contres tours, il faut refaire tout à neuf en mollasse.

Tous les ouvrages indispensables à faire audit four ne peuvent pas être faits à moins de cent soixante livres à tout fournir par les prix facteur.

La grange dite chez Moget n'a aucun reterage pour les instruments de l'agriculture, que quoique toutes ses murailles puissent être réparées à grands frais, il ne serait pas plus dispendieux de les reprendre toutes par le pieds et pour cela, il faut en tout :

Cinquante six toises de murailles ……………….. mille six cent quatre vingts livres à tout fournir par les prix facteurs à la charge de qui les débiguements et creusement doivent rester.

Il faut la porte d'entrée et deux fenêtres, l'une à la cuisine, l'autre au poile en pierres de taille que nous estimons pouvoir être faites et posées à moins de septante livres, qu'il y faut une cheminée en brique pour laquelle il en faut un millier et demi outre un foyer et un contre feu en mollasse à cent livres. Il faut un pavé dans l'écurie et dans la cuisine de huit toises. Pour les deux, il faut cinquante six livres.

………….. toute la charpente de la grange de chez Moget est si caduque qu'il faut la refaire tout à neuf, ainsi que son couvert dont tout le chaume est pourri. Pour refaire ladite grange, il faut quarante chevrons de long trente pieds chacun, six pannes en sapin de quarante pieds de long, une fraite en chêne de quarante pieds, cinquante douzaines de liteaux, un millier de clous renforcés, vingt quatre milliers de tuiles plates, cinquante tuiles courbes, un millier et demi de clous d'ardoises, dix huit douzaines de planches de sapin, tant pour les souspiueds, planchers, pavoirs que portes, un millier de clous renforcés pour lesdits planchers, vingt livres pesant de crosses en fer, un linde en chêne de quinze pieds de longueur et un lindairon de sept pieds, huit poutres de quinze pieds de longueur, vingt poutres de quinze pieds, six poutres en chêne, le souspied du poile de la longueur de douze pieds chacun, cinq pieds en chêne pour le soupied de l'aire de dix huit pieds de longueur , trois douzaines de plateaux de treize pieds, une douzaine de plateaux de sapin pour la crèche et quatre piliers en chêne, avec une pièce en sapin longue de six pieds, deux pièces en chêne longue chacune de neuf pieds pour supporter le plancher de l'écurie, huit colonnes en chêne dont deux de trente pieds, quatre de vingt six pieds et cinq de quinze pieds chacune y comprises les trois colonnes qu'il faut pour les portes de l'aire et c'est outre deux colonnes en chêne de ladite grange qui peuvent encore resservir, plus trente deux bras de force en chêne, plus deux pièces de chêne de seize pieds chacune et quatre autres pièces en chêne longues de dix pieds chacune, une filière en sapin de quarante pieds de longueur, quinze poutres en sapin pour hangar de seize pieds de longueur ………….. Toutes les susdites réparations en charpente à la grange de chez Moget mille huit cent onze livres dix sols à tout faire et fournir par les prix facteurs.

Gaspard Blanc et Joseph Périllat

………………… que la pièce attenante au château sous les numéros 1172, 1176, 1178, 1179, 1180 de la mappe de Contamine, contenant cinq journaux 391 toises est toute en mauvais état, pâturage, masure et perrier ………….. il faut la miner et enlever une quantité prodigieuse de pierres 1200 livres

……………………… Le champ du grenier sous les numéros 1183, 1184,et 1275 contenant onze journaux 278 toises et sept pieds est bonne terre dans le fond. Il y a beaucoup de grosses pierres dans le milieu ……………. Il faut enlever les pierres qui empêchant le labourage et transporter de la terre au sommet 575 livres
La pièce appelée du pré novel sous les numéros 1182 et sous les deux tiers du numéro 1109 contenant cinq journaux, quatorze toises et six pieds en pâturage, tatte, broussaille et perrier, nous estimons que lesdites pièces de terres ne peuvent pas se mettre en valeur à moins de

508 livres
Le surplus du susdit n° 1109 de la contenance de 348 toises est en chenevier en bon état ; que la vigne sous Villy sous le n° 1180 contenant quatre journaux 123 toises et un pied manque de terre du milieu jusqu'au sommet 500 livres que toute la pièce de Loche n° 1108 contenant 10 journaux 283 toises et 7 pieds est parsemée de grosses pierres et il y a plusieurs places marécageuses. Il est nécessaire de faire des aqueducs 1420 livres

Il y a des remplissages considérables à faire au levant et au couchant du jardin, le grand pré n° 1401, contenant 2 journaux 394 toises et un pied est en assés bon état, sauf qu'il y a plusieurs buissons qu'il faut arracher 20 livres

Le pré potrier n° 1634 contenant 2 journaux 381 toises 2 pieds , il y faut planter une haye tout autour 20 livres

Le pré de La Pallud n° 1444 et 1447 contenant 8 journaux 350 toises 3 pieds est marécageux, il y a quelques buissons 100 livres

La vigne au chien n° 1161, 1170, 1171, 1185, 1186 et 1187 contenant 13 journaux 101 toises et 3 pieds 1600 livres

Non compris le creusement qu'il faut de toute nécessité faire à une grande profondeur pour procurer de l'eau et la conduire dans la cour du château 600 livres

Cette réparation est tellement nécessaire que la plupart du tems, il manque de l'eau dans la cour de Villy.

La pièce en vigne et teppe appelée la vigne au chien sous les n° 1168, 1169 contenant 9 journaux 309 toises et 5 pieds 1000 livres

La pièce de vigne et teppe appelée la gojennaz sous les n° 1125, 1126 contenant 1 journal 371 toises et 7 pieds 200 livres

La teppe dite la vignenaz sous les n° 1155 et 1156 contenant 1 journal 89 toises et 4 pieds, y planter quelques peupliers ; la vigne de Ville la jonobelle sous le n° 816 contenant 1 journal 61 toises 6 pieds 50 livres

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TABELLION de BONNEVILLE 1722 - folio 164 :

Prix fait pour le Seigneur Marquis de Sales donné à Honnête Pierre à feu Claude Claret - 1950 livres

Le 30 avril 1721………. S'est estably Illustre et Puissant Seigneur Messire François Marquis de Sales, gentilhomme de la chambre du Roy, lequel a baillé à faire à prix fait le bâtiment, massonnerie et charpente de la maison qu'il veut faire bâtir dans les mazures qu'il possède au lieu et près de la tour de Villy, à honnête Pierre Claret de Saint Pierre d'Entremont, maître charpentier, en conformité du devis cy devant ecript…….. le dit four et couvert et enceinte et l'appartement et nettoyement de la cave, établisssement du pressoir d'icy au 25 septembre, et le surplus en une année, pour le prix de 400 écus aux Couronnes valeur de 1950 livres de Savoye, 100 écus aux Couronnes d'icy au 31 mai prochain, autre pareille somme à Noël et ke restant de la besogne faite et parfaite et visitée à titre d'experts.

Fait et prononcé dans la maison des Révérends Seigneurs Pères Barnabites……….

Premièrement un escallier à main droite en entrant dans les pressoirs, pour pouvoirs monter à l'appartement dessus les pressoirs et à niveau du sous pied de la chambre voûtée au-dessus de la cage qui est dans la tour au dessous duquel degré, il s'en fera un autre pour descendre dans la cave que l'on prétend faire du côté d'en bas.

Plus, faut élever et fonder sur la vieille muraille et sur le solide, une autre muraille mitoyenne qui sépare les pressoirs d'avec la cave et les appartements dessus de la hauteur que les autres murailles d'enceinte se trouveront demander qui sera de la hauteur d'environ 23 pieds dès le niveau du plein pied de la grande porte d'entrée, à laquelle muraille, il y faut poser trois portes et deux cheminées, l'une pour la cuisine basse et l'autre pour la chambre dessus en chauste pance, et noyer les deux canaux dans ladite muraille, l'un contre l'autre, et les s&parer par le milieu iousqu'on demandera la hauteur, et au-dessus du couvert, laquelle muraille aura deux pieds et demy à la fondation et deux pieds d'épaisseur au-dessus.

Plus réparer les brèches qui y sont, en abattant du côté du iardin le mourceau de muraille qui est entre les deux brèches de ce même côté, iusqu'aux solide.

Plus poser deux lermiers dans la muraille de la cave qui vise l'un contre l'autre d'un pied et demi chacun de largeur et sept pouces qui seront serrés par un traversier, et deux montans de fer.

Plus trois fenêtres quarrées dans les pressoirs et d'un pied environ de quarrure, et ferrées d'une croisée.

Plus dix fenêtres à l'appartement dessus de même que celles de la tour, et quatre dans la cuisine basse, savoir deux grandes comme les cy dessus du côté d'Arve, et les deux autres quarrées comme les cy devant, lesquelles grandes fenêtres seront de pierre dure, et taillées comme celles de la tour.

Plus faut poser deux portes dans la muraille ioignant la tour, l'une sur l'autre, visavis de la grande porte d'entrée pour aller aux lieux communs des deux appartements, il faudra fonder et élever la muraille desdits lieux de dix pieds à une main et de cinq de l'autre en longueur et de l'épaisseur d'un pied et demy dans le millieu, laquelle s'élévera de la hauteur convenable pour s'accorder avec le couvert et y poser deux selles dessous, et de l'autre dessus et séparer lesdits lieux dès le dessous iusqu'au dessus avec une fenêtre par laquelle ils se puissent vuider dans les fossés.

Abattre les murailles d'enceinte, iusqu'à la hauteur d'onze pieds d'hauteur à prendre dès le plein pied de la chambre qui est au-desus de la cave de la tour pour y pouvoir poser les sablyères.

Faire les planchers soupieds et poser les poutres et sommiers convenables, pour les planchers et soupieds desdites chambres, sauf le soupied des pressoirs où n'y en aura point, et le plancher de ladite cave, que les entrepreneurs feront une platte voûte, et le carroner s'il se trouve des carrons dans la vieille maison, ou y faire un plancher comme les autres et poser deux pilles, soit colonnes pour supporter le millieu, les deux sommiers qui se poseront, l'un à la cave, l'autre aux pressoirs.

Faire un reiglement, soit tôpe, pour séparer les chambres sur les pressoirs comme par le dessein, et deux paroi, l'une à la cuisine basse, l'autre à l'appartement d'en haut.

Regarnir tout autour en dehors et en dedans et remboucher à pierre vue tans les vieilles que nouvelles murailles, les platrir et blanchir en dedans, sauf la cave et pressoir qu'il ne faut que regarnir et remboucher comme dessus.

Faire poser des armoires dans les murailles où il conviendra et un cendrier dans la cuisine basse.

Faire et fonder deux pilles de deux pieds d'épaisseur pour faire une chaussée à niveau du plein pied de la maîtresse porte pour aller contre les vieux pressoirs et paralelle en bas à la muraille du jardin et laisser et faire dans le millieu un canal de trois pieds d'hauteur et deux de large et remplir le surplus et le tirer à niveau du plein pied de ladite maîtresse porte, et pour tout ce que dessus se serviront des matériaux qui pourront servir dans la vieille maison qu'ils démoliront à mesure qu'ils en auront besoin.

Construire un four dans l'endroit qu'il leur sera indiqué, fermé par une porte du vieux bâtiment, et y feront une cheminée et le couvert et le bâtiment d'iceluy et le couvriront de vieilles thuiles.

Feront le couvert dudit bâtiment à quatre coubles avec la couppe pour couvrir à ardoises qui aura une pente à l'équairre, et le couvriront à ardoises. Les sommiers dedites coubles auront dix pouces d'autheur et huit pouces d'épaisseur, les sablières doubles tout autour de 6 pouces de quarrure, le tout de sappin, aussy bien les arcbouttants qui auront huit pouces de quarrure, les corniers en bois de chesne, aussy bien que la frête et fretteron, et esparrage de la frête aussy de chsne, lesdits corniers six pouces de quarrure, le frête et fretteron six pouces de quarrure chevronnes et lattés d'ais pour ardoises et poseront une girouette qu'on leur remettra.

Plus faire une voûte plate sur la cave sur icelle.

Faire les planchers et soubs pieds de l'appartement dessus.

Feront huit portes sapin simples pour les appartements et deux doubles, celle de l'entrée brisée et celle de la cave doublées de peuplier et laisseront une partie du rond de la grande porte vuyde pour y poser une grille de bois.

Plus les volets des fenêtres à l'appartement dessus et celles de l'appartement dessous et poseront les gonds en dehors des fenêtres de l'appartement dessus avec des tourniquets pour les tenir ouverts en dehors et en dedans de l'appartement d'en bas.

Fourniront un sommier de chêne au-dessus des pressoirs qui porte le reiglement qui sera fait dessus qui soit supporté dans le milieu par une colonne de chêne bien éparrée, et au dessoubs de ladite colonne en pierre de taille quarrée qui luy servira de base.

Fourniront les poutres de sapin pour lesdits planchers qui auront sept pouces d'haut et cinq d'épaisseur.

Plus à la cave un sommier de la même grosseur et épaisseur, chacun huit pouces d'haut et sept d'épaisseur qui soit supporté par la pile ou par une colonne comme le précédent.

Fourniront un sommier au plancher tout dessus qui soutiendra en partie le règlement cy dessus marqué sept pouces d'épaisseur et neuf d'hauteur.

Fourniront 13 milliers et demy d'ardoises pour les bâtiments, tous les clous, crosses neufves pour lesdits bâtiments, les éparres et serrures leur seront fournies, ainsi que la lance, girouette et le fer blanc pour les capucines et pour les oeils de bœuf aussy bien que le pommeau de la girouette.

Feront un degré de bois à repos comme il conviendra pour monter au galetas, soit à l'appartement dessus la chambre voûtée de la tour.

Feront descendre la thuile qui est sur le vieux bâtiment, et la mettront en un endroit pour la conserver, et au surplus serviront tant des matériaux de massonnerie que de la charpente qui pourront servir pour le bâtiment, soit pour les ponts tant seulement et remueront les pressoirs qui sont au vieux bâtiment au nouveau, aussy bien que les caves.

Le sable et la chaux leur seront fournis.

Se serviront de la thuiles vieilles pour couvrir le four.

Plus fourniront les thuphs nécessaires pour les cheminées.

Lombard notaire


Extrait d'une étude réalisée en 1936, lors de la vente du château de Villy à Madame Strittmater par Emile Périllat :

Description : Le château se compose d'une grande tour en forme de parallélogramme à laquelle est relié un corps de logis.

Datant du XI°siècle, c'est l'une des rares tours de défense du pays ayant échappé aux destructions des Bernois au XVI° siècle. Elle est flanquée de deux tourelles, l'une à l'Est, l'autre à l'Ouest.

Le corps de logis a été édifié au XIV°siècle.

L'ensemble a été restauré en 1900.

On accède au rez-de-chaussée surélevé par un escalier d'honneur de quinze marches, débouchant sur une loggia en granit avec colonnes et portiques.

De la loggia, on pénètre dans le grand vestibule donnant accès au grand salon (11 mètres x 7 mètres, 4 fenêtres), à la salle à manger (7 mètres x 7 mètres, 2 fenêtres) aux vestiaire et lavabos et à un petit vestiaire desservant le bureau installé dans l'ancienne chapelle de la tour, à la cuisine, à l'office, aux W.C.

La hauteur des plafonds est de 4 mètres 50.

A la suite du bureau bibliothèque, se trouve une grande salle voûtée à destination variable (petit salon, salle de billard, bibliothèque, etc.) Actuellement elle sert d'annexe à la cuisine, qui pourrait très facilement et à peu de frais constituer un bel ensemble avec le bureau bibliothèque.

La tourelle Ouest renferme l'escalier de service débouchant dans la cuisine.

De la tourelle Est, dans laquelle se trouve le grand escalier en vis de Saint Gilles, mais large et facile, on accède au premier étage par un grand corridor central desservant : une grande salle de billard (pouvant former salon d'étage ou grande chambre avec cabinet de toilettes), cinq grandes chambres à coucher, deux cabinets de toilette, une salle de bains, lingerie, W.C.

Au deuxième étage de la tour, où l'on accède par un escalier intérieur en bois, existe deux chambres à coucher avec cabinet de toilettes.

Au quatrième étage de la tour, deux très grandes chambres à quatre fenêtres avec cabinets de toilette.

Au cinquième étage de la tour, un grand comble très élevé avec chemin de ronde en encorbellement et, au-dessus galerie circulaire en bois avec quatre fenêtres.


Tout l'ameublement des appartements du rez-de-chaussée et du premier étage est de grand style des époques Gothique, Renaissance, Louis XIV, Louis XVI et Empire, et de belles tapisseries.

Sous le rez-de-chaussée et de plein pied à l'Est, existe un ensemble de pièces non aménagées comprenant petit anti-chambre, W.C., réserve et deux grandes salles exposées au midi pouvant former un appartement tout à fait isolé du château et bénéficiant des positions Est, Sud, Ouest.

En dessous est située l'installation du chauffage central avec soute à charbon.

A l'Ouest, se trouve le grand pressoir avec ses deux pressoirs modernes, trois grandes caves et trois caveaux et des futailles de 20 000 litres.

Le grand escalier se terminant au niveau de ce pressoir permet ainsi un accès direct du propriétaire à cette salle et aux caves. Le pressoir pourrait éventuellement constituer un grand garage relié, grâce à cet escalier, directement avec l'habitation.

L'installation d'eau chaude et froide existe jusqu'ay deuxième étage et dessert les cabinets de toilettes, salle de bains et W.C.

Un réservoir fermé de 54 m2 à cent mètres du château, un peu sur la hauteur, assure par pression naturelle l'alimentation en eau potable.





REPERTOIRE DES ARTISANS AYANT ŒUVRE A VILLY? LORS DES TRAVAUX COMMANDES PAR EMILE PERRILLAT :

ABBE et F. ROMENTIN : charpentiers

BATIER : maçon

BUSCAGLIA et BUZZOLINI : graniteurs

BROLLIET : plombier

LAVERGNE : ingénieur chauffage à vapeur

DELMASTRO : vitrier

BOCH Frères et CREIL : céramique

FAVRE et CHALUT : électriciens

FROMENTIN : serrurerie riche

VIANNAY : parquets

BERTHEY : menuisier

BERTHEY : serrurerie

PERRODY : tailleur de pierres

DUPUY : staffeur

BARDOUX : marbrier

BOISSONNAS : fourneaux cuisine

POUJOLAT : cuisiniste

ZANOTTI : peintre

AUDIGER : architecte.


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