Bulletin Nr 7
Janvier 2000

Dîner – café – théâtre :

Le 9 octobre 1999, la soirée-repas de l’association regroupait environ 200 personnes pour une potée savoyarde. Une activité nouvelle : essayer de divertir les convives par des animations musicales et théâtrales.

- Emma, Marie-Thérèse et Andrée, trois Bretonnes discutent paisiblement sur la jetée, en attendant le retour des marins.

- Didier, le patron, avec une mauvaise foi évidente et opposant les objections les plus farfelues, parvient à faire admettre à Colette, sa timide secrétaire qu’elle n’a pas réellement besoin de l’augmentation de salaire qu’elle sollicite.

- Mireille, campant une péripatéticienne, aguiche Franck, un client pas si timide  qui a finalement le dernier mot.

- Une tonitruante scène de ménage éclate entre Colette et Jacky. Angel, le préposé sème la perturbation entre eux. Ils se réconcilient finalement.

Ces sketches sont extraits du théâtre de Bouvard.

Sortie culturelle de l’automne 1999 :

Un retour aux sources de notre Histoire, le but de notre promenade automnale étant Cluny.

Une excellente guide  retint notre attention pendant les deux heures de visite.

L’après-midi, une route bordée de vignobles nous conduisit à Milly, maison natale de Lamartine.

Après la visite du par cet de la demeure remplis de souvenirs du poète, les amateurs purent déguster le vin du cru.

Au col du Cerdon, sur le chemin du retour, « l’intendance » offrit un copieux casse-croûte.

Ce fut une journée très enrichissante.

Réunions mensuelles :

Elles ont lieu les premiers mardis de chaque mois, au château de Villy.

Après l’ordre du jour, l’exposé de Didier, enrichi de nombreuses photos était tellement passionnant que nous lui avons demandé de faire un résumé (ci-dessous).

Les « éparons » de Megève :

En l’an 1643, lorsque ce charpentier sculpta ce blason et inscrivit l’année sur cette colonne, il était loin d’imaginer que plus de trois siècles plus tard, Megève deviendrait une des capitales du ski, sonnant le glas pour toutes ces vieilles fermes que les spéculateurs s’arrachent à prix d’or, pour les démonter ou les transformer en demeure bourgeoise, mais ceci est une autre histoire…

Il y a un an, j’entrepris de répertorier et photographier les maisons autochtones (environ 170) portant une contrefiche inscrite ou décorée.

La contrefiche est une pièce de charpente réunissant deux pièces : l’une verticale : la colonne, et l’autre horizontale : la panne.

 Dans certains lieux de Savoie, on dénomme la contrefiche « quatre en chiffre », mais je préfère son appellation patoise « éparon ».

Dans le Haut Val d’Arly, les charpentes sont de type « à colonnes », en épicéa, avec des toits à faibles pentes entre 20 et 30 ° et couverts de tuiles en bois (ancelles) sur lesquelles la neige s’accumule tout au long de l’hiver. De ce fait, la charpente doit être extrêmement robuste. Nous en avons la preuve en voyant les « éparons » ou figure l’année de la « leuve » (moment où la charpente est dressée) , avec deux constructions du XVII° siècle, vingt cinq du XVIII°, soixante neuf du XIX°, et les autres du début de ce siècle. Cette tradition s’est peu à peu perdue. Parfois, on faisait figurer le jour et le mois de la « leuve ». La plupart des constructions s’exécutaient entre avril et juillet, car il fallait que le gros œuvre soit terminé avant la grosse période des travaux des champs et aussi pour mettre les récoltes à l’abri.

A l’époque, les assurances contre les incendies n’existaient pas, alors on essayait de s’assurer la protection divine.  On trouve beaucoup l’abréviation  I.H.S. (Iésus Hominump Salvator = Jésus Sauveur des Hommes). Ce symbole jésuite a perduré pendant de longues années, depuis leur présence au prieuré de Megève. Par ordre décroissant, on retrouve aussi « Dieu soit béni », des louanges à Marie ou parfois des prières.

La fierté de chaque homme est de posséder sa maison. L’heureux propriétaire gravait son nom et prénom et, s’il était content de son charpentier, il le faisait figurer sur son « éparon ».

Les premières inscriptions sont pyrogravées avec des lettres forgées et chauffées au rouge. Deux « éparons » seulement sont sculptés en relief puis, vers 1800, apparaissent les premières inscriptions et décorations à la peinture,  beaucoup moins résistantes aux facteurs climatiques.

Il s’écoulait environ trois années entre la coupe des épicéas en fin d’automne ou début d’hiver et la « leuve).

Tout ce qui doit durer met du temps à se construire, dit ma mère, mais de nos jours, beaucoup de personnes ont oublié les siècles de labeur des générations précédentes et l’or blanc qui avait conservé ces habitations les conduit aujourd’hui à une mort certaine.

~ Inscription se trouvant sur « l’éparon » de la ferme mégevanne ci-dessus. On l’aperçoit sous l’avant-toit au centre de la photo

4ème rencontre généalogique :

27 juin 1999 : « Racines en Faucigny » et « les Amis de la Grande Maison », invités par le « Cercle Généalogique de Savoie » ont monté leur stand à la salle des sociétés, à Saint Jorioz.

Cette journée enrichissante nous a permis de rencontre des personnes aussi – sinon plus – passionnées que nous !

Acquisition de la maquette de la maison Chatrier à Contamine :

Monsieur Jacquier-Chatrier y est décédé en 1876.

La charpente de ce modèle réduit n’est pas en très bon état et mériterait d’être restaurée.

Nous lançons un appel à un bricoleur qui serait courageux, patient et méticuleux pour réaliser  cette réfection.

Généalogie :

C’est un captivant loisir de curieux, une aventure passionnante, mais aussi une science propre, celle de l’histoire des familles, de toutes les familles, misérables ou puissantes, qui forment ensemble le corps social et dont l’importance est égale.

La généalogie fait apparaître un formidable brassage : de simples paysans descendent de souverains et des nobles peuvent avoir des laboureurs parmi leurs ancêtres. Toute étude généalogique d’une famille de quelque condition sociale qu’elle soit est un enrichissement pour l’histoire même de la société. Il n’y a pas de « vieilles familles «  et de « jeunes » familles : celles d’un duc et d’un laboureur sont aussi anciennes.

Grâce à la découverte de Mendel, en 1865, on connaît mieux les lois de l’hérédité. Les ancêtres déposent dans notre berceau des dons divers, des caractères physiques et moraux, mais aussi des maladies comme le diabète, l’asthme, l’hypertension artérielle, etc.

Les généticiens, les démographes, les ethnologues, les sociologues, sont appelés à utiliser des généalogies parfois fort complexes pour résoudre des problèmes pouvant se poser dans leurs disciplines.

C’est aussi l’auxiliaire indispensable de l’histoire locale. La généalogie éclaire non seulement le passé, mais le présent et l’avenir.

En conséquence, en plus du plaisir éprouvé en fouillant de vieux registres, la généalogie est d’une grande utilité, et je vous invite à vous pencher sur vos aïeux, dès aujourd’hui.

Ces recherches sont relativement faciles à mener et je propose de vous aider.

Patrimoine de proximité :

La quasi-totalité de nos ancêtres travaillaient la terre, vivaient dans d’humbles chaumières, utilisaient les fours à pains, buvaient l’eau des puits…

Dans nos villages, il reste probablement encore des traces de leur vie : date, marque sur un mur, fenêtre à meneau, bassin, grenier, cacatires, etc.

Merci de bien vouloir les signaler ou les photographier.

Hâtons-nous ! tout disparaît si vite !

Patrimoine :

Suite à nos demandes insistantes, des sondages ont été réalisés dans la chapelle des Barnabites : « cet examen incomplet révèle un magnifique décor peint recouvrant vraisemblablement tous les murs. Ces peintures figuratives sont d’une grande qualité picturale, le contraste très marqué entre tons clairs et foncés  leur confère une force qui accentue leur présence… Il est indispensable de sauvegarder ce patrimoine témoignage d’un temps passé dont nous ne sommes que les dépositaires ».

Suite à nos demandes, le 19 janvier 2000, une réunion enfin constructive a eu lieu au lycée agricole. La « Grande Maison » serait restaurée, les façades Sud-ouest ne seraient pas recouvertes de zinc, mais d’un enduit aux couleurs « harmonieuses », les menuiseries extérieures traitées en aluminium laqué, « matériau plus noble que le PVC », l’escalier de secours dissimulé.

La chapelle de 1677 qualifiée comme telle. Aucune ouverture qui détruirait des peintures ne viendrait l’altérer, les fresques seraient dégagées, restituées. La salle restaurée ne serait pas convertie en centre socioculturel de façon à ce que les décors ne soient détériorés par des nuisances de quelque nature que ce soit. Elle serait accessible au public pour des visites. La Région Rhône-Alpes  reconstruirait l’oratoire des  Barnabites à l’identique et le couvrirait avec des ardoises de Morzine.

Dès que les conventions seront parvenues de la Région, un protocole d’accord sera établi et paraphé par les parties.

Hélas, les contaminois devront supporter le toit plat en zinc et le petit bâtiment d’entrée serait appelé à disparaître.

Sans se soucier du caractère délictueux du chantage, on exerce des pressions énormes exigeant le retrait pur et simple de notre recours devant le Tribunal Administratif.

La municipalité a même modifié un article du POS, dans le but de lever l’illégalité du permis de construire. Pourtant, le Conseil Municipal avait voté en majorité contre le projet tel qu’il était présenté et, Monsieur le Maire donnait un avis défavorable le 3 décembre 1998. C’est le premier adjoint qui nous avait alertés  en août et en septembre 1998, nous incitant à voir le projet en mairie.

Malgré chantages, sommations, menaces, insultes, brimades polémiques, nous continuerons à participer à la sauvegarde du patrimoine, fidèles aux principes de toute association d’histoire locale.

Visite pastorale du 16 juin 1679 :

Ce jour là, Monseigneur d’Arenthon d’Alex visite l’église de Contamine :

 «A  comparu de nouveau le Rd. Père brunier qui proteste que l’esglise du prieuré leur appartient étant monachale et qu’elle n’est concédée aux parroissiens que par emprump …et que la chappelle qu’ils ont fait bâtir à leurs frais sous le vocable nostre Dame du Suffrage leur appartient aussy bien que celle qui est vis-à-vis…les deux presbtres amovibles sont les Rds J. Louys Démolis et Joseph Verdel… »

Brève histoire de Noël :

Noël, un mot magique qui entraîne les rêves d’enfance et suscite les joies les plus merveilleuses pour petits et grands.

Noël est apparu dès le début du christianisme, probablement dès le premier siècle après Jésus-Christ. C’était l’anniversaire de la naissance du Christ. Son nom vient du latin Dies Natalis. Dans certaines régions, on fêtait Noël en décembre, dans d’autres en janvier, voire en avril. Ce n’est qu’au IV° siècle que le pape Jules 1er fixa cette date au 25 décembre. Au VI° siècle, il fut permis aux prêtres de dire trois messes respirant la joie. Durant tout le moyen-âge, Noël était la plus grande réjouissance populaire.

Dès son origine, le christianisme introduisit des chants particuliers dans la liturgie de Noël.

Mais c’était surtout au XIX° siècle que la fête de Noël prit la dimension la plus forte.

C’est en Allemagne que la coutume de fêter Noël avec un sapin décoré et des cadeaux est née. En 1500, un prédicateur alsacien, Geiler von Layserberg s’éleva contre cette tradition païenne. Cependant, la premier sapin apparut en France en 1837, à l’occasion du mariage du Duc d’Orléans et de la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin.

Avec sa hotte et son manteau, c’est aux Etats-Unis que le père Noël fit sa première apparition, le 24 décembre 1822, mais le bonhomme à la barbe blanche arriva en Europe bien plus tard.

La première crèche vivante a été réalisée par Saint François d’Assise à Greccio, petit village des Abruzzes. La messe de minuit du 24 décembre 1223 se fit devant une étable où des humains et des animaux revivaient la nativité.

La plus ancienne crèche d’église faite de petits personnages en plâtre a été réalisée à Prague en 1562. Le Concile de Trente (1543-1563), en définissant un nouveau cérémonial pour les fêtes de Noël, a donné à la crèche le sens d’une  véritable manifestation culturelle. En France, ce n’est qu’au XIX° siècle que les crèches rencontrèrent du succès.

En Provence, les premiers santons datent de 1802. Le premier moule à santons, imaginé par Jean-Louis Lagnel remonte à 1798.

C’est de cette époque que la crèche associe croyants et incroyants.

Noël à Contamine-sur-Arve vers 1940 :

Malgré l’éloignement des hameaux de Pouilly, Trolaz, Perraz… hommes, femmes et enfants quittaient à temps le foyer pour assister à la messe de minuit.

Des groupes se formaient au hasard des croisements. Nous étions suivis et précédés par les lueurs des falots à pétrole éclairant faiblement la nuit noire. Les cloches de Contamine et des alentours résonnaient dans le silence, troublé seulement par le bruit des sabots sur les pierres du chemin.  « Hâtons-nous, les 9 (coups) viennent de sonner, il est 23 heures 30, la messe commence dans une demi-heure.» observait Maman.  

Dans l’église glaciale, chacun était recueilli. Nos yeux d’enfants émerveillés admiraient la crèche à droite de l’entrée. En guise de remerciement, l’âne hochait sa tête lorsqu’on lui remettait quelques centimes. La chorale chantait de merveilleux cantiques. Les rites de la messe étaient suivis rigoureusement sur les missels par l’assistance attentive devant Monsieur le curé Mermaz, de blanc vêtu. Notre émotion était grande lorsque César Baudin, en solo, de sa voix de basse, entonnait « Minuit Chrétiens, c’est l’heure solennelle… »  dans le silence de l’église pourtant comble.

Puis nous regagnions Trolaz. Pressant le pas, Papa arrivait le premier  à la maison. Nous étions éblouies par les cadeaux déposés dans nos sabots préalablement et soigneusement cirés. Les présents n’étaient pas somptueux, tant s’en faut, mais notre joie, notre bonheur, notre émerveillement étaient forts et réels : une orange, quelques papillotes, une souris en chocolat et quelquefois, un petit cadeau non comestible : perles, crayons de couleur, poupée confectionnée en cachette par notre mère.

Le lendemain, 25 décembre, nous montions – à pied, bien sûr – chez notre grand-mère à Faucigny, où toute la famille se réunissait pour festoyer et déguster les rissoles cuites à la poêle, dans le saindoux.

En l’an 2000 Noël, fête liturgique est devenue une belle et grande réunion de famille  suivie ou précédée quelquefois seulement de la messe.

Heureusement, cet anniversaire charme toujours les petits enfants, et les parents. 

Andrée Blanc


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